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Impact des investisseurs internationaux sur l’écosystème immobilier bordelais

Depuis plus d’une décennie, l’attractivité de Bordeaux dépasse largement celle de ses atouts traditionnels, comme l’industrie du vin ou le patrimoine architectural. Devenue une métropole régionale dynamique, la ville attire de plus en plus d’investisseurs internationaux qui contribuent à transformer en profondeur son marché immobilier.
Entre rachats de domaines viticoles, programmes résidentiels haut de gamme et rénovations d’immeubles anciens ou de propriétés historiques, cette influence redéfinit les équilibres urbains et périphériques, en tirant les prix vers le haut et en remodelant la carte des quartiers, villes ou villages prisés.
La mutation historique du paysage des investisseurs à Bordeaux et dans ses environs
Historiquement, Bordeaux a toujours séduit une clientèle fortunée, attirée par sa position géographique, son art de vivre et son patrimoine architectural. Mais à partir des années 2010, un tournant s’opère avec l’arrivée progressive d’investisseurs étrangers. Le phénomène débute dans les vignobles, principalement dans des appellations prestigieuses comme le Médoc ou Saint-Émilion, avant de s’étendre à l’immobilier urbain ou périphérique haut de gamme. Entre 2010 et 2025, les flux d’investissement révèlent trois pôles majeurs : l’Asie, dominée par les investisseurs chinois ; l’Europe, portée par les Britanniques, les Suisses et les Belges ; et, plus récemment, l’Amérique du Nord, avec une présence croissante d’acheteurs et de fonds d’investissement américains.
Le phénomène chinois
L’âge d’or des acquisitions viticoles
La première vague d’investissements chinois dans le vignoble bordelais a débuté dès 2010, marquant une rupture dans l’histoire locale du foncier viticole. Pour la première fois depuis plusieurs générations, de nombreux châteaux ont changé de mains, souvent cédés par des familles historiques. Selon les données croisées des notaires de Gironde et du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB), plus de 160 propriétés viticoles ont été acquises par des ressortissants chinois entre 2010 et 2020.
Ces acquisitions se sont concentrées dans des zones accessibles mais stratégiques, dont l’Entre-Deux-Mers et le Libournais, où les prix à l’hectare restaient attractifs tout en bénéficiant de l’image prestigieuse de Bordeaux. Ce mouvement répondait à une double logique : sécuriser un actif foncier patrimonial en Europe et bâtir un levier commercial pour le marché asiatique.
Transactions enregistrées et stratégies d’implantation
Ces achats ne sont pas le fruit du hasard, mais répondent à une stratégie globale de prestige. L’objectif est d’intégrer une marque viticole française à un portefeuille patrimonial international. L’arrivée de ces capitaux s’accompagne souvent de rénovations ambitieuses et d’un repositionnement marketing, voire de la création de circuits de distribution directs entre Bordeaux et la Chine.
Analyse des châteaux acquis
Les propriétés ciblées sont majoritairement de taille moyenne, avec un potentiel de production entre 100 000 et 300 000 bouteilles par an. Certaines opérations majeures ont été relayées dans la presse spécialisée, comme l'acquisition du Château La Rivière (Fronsac) ou de Bellefont-Belcier (Saint-Émilion).
Le revirement de 2024 : décryptage des cessions en cours
Depuis 2023, un reflux se fait sentir. L’instabilité économique chinoise, les restrictions sur les sorties de capitaux et la difficulté de rentabiliser certaines propriétés ont incité plusieurs investisseurs à revendre. Nombreux sont les dossiers de cession en cours, parfois avec des pertes financières. Cela pourrait marquer la fin d’un cycle ou un recentrage stratégique vers l'immobilier résidentiel.
Investisseurs européens : contrepoint et complémentarités
Les Britanniques et la valorisation du patrimoine architectural
Les Britanniques, installés depuis longtemps en Dordogne ou dans le Sud-Gironde, manifestent un fort intérêt pour les hôtels particuliers et maisons de ville du XVIIIe siècle. Ils misent sur la restauration de biens de caractère dans une logique patrimoniale, combinant résidence secondaire et location saisonnière.
L’approche helvétique : fonds privés et gestion patrimoniale
Les Suisses investissent via des fonds familiaux dans des immeubles entiers à rénover, notamment dans le Triangle, Jardin Public ou Fondaudège. L’objectif est de constituer un portefeuille locatif haut de gamme, misant sur la tension du marché.
L’émergence des acheteurs américains
Depuis la fin de la crise sanitaire, Bordeaux attire une clientèle américaine haut de gamme, souvent issue de la côte Est (New York, Boston, Washington). Ces acheteurs recherchent des biens de prestige en centre-ville ou dans le Bassin d’Arcachon, pour un usage personnel ou locatif.
Leur exigence pousse vers des prestations haut de gamme (climatisation, domotique, rénovation HQE). Le taux de change Dollar-Euro est aussi un levier d’opportunité pour eux.
Impacts multisectoriels sur l’économie locale
Immobilier premium
L’arrivée d’investisseurs étrangers intensifie la demande sur les biens de plus d’un million d’euros, notamment dans les Chartrons, le Jardin Public ou le Triangle. La rareté de l’offre renforce la compétition autour des propriétés de caractère.
Valorisation des biens
Le marché bordelais monte en gamme avec des rénovations haut de gamme et une demande accrue pour des biens avec piscine, jardin, ascenseur ou parking. Les standards se rapprochent de ceux des grandes capitales européennes.
Les artisans et entreprises de services haut de gamme bénéficient aussi de cette dynamique, avec des carnets de commande en forte croissance.
Tensions et adaptations sur le marché locatif résidentiel
Le développement de la location meublée de courte durée réduit l’offre disponible pour les ménages locaux. La métropole tente d’y répondre via des quotas, des tarifs encadrés et des obligations de compensation.
Nouveaux enjeux réglementaires et opportunités
Le défi des "châteaux fantômes"
Certains domaines viticoles abandonnés posent un problème. Ces châteaux fantômes illustrent les limites d’une logique spéculative. La collectivité envisage une régulation pour préserver l’activité viticole.
Politique métropolitaine : vers un cadre d’investissement durable
La métropole bordelaise lance des appels à projets intégrant mixité fonctionnelle, transition énergétique et réhabilitation de friches, attirant une nouvelle génération d’investisseurs plus responsables.
Perspectives 2025–2030
À l’horizon 2030, l’investissement devrait se diversifier géographiquement (Lacanau, Biscarrosse, Pyla, Cap Ferret, Bouliac, Mérignac...) et sectoriellement (coliving, résidences seniors, immobilier tertiaire). Une nouvelle carte immobilière girondine se dessine.
Conclusion
L’impact des investisseurs internationaux à Bordeaux est aussi puissant que complexe. Ils ont valorisé le patrimoine immobilier, soutenu certains secteurs, mais soulevé de nouveaux défis. Le défi pour la métropole est désormais d’arbitrer entre attractivité mondiale et préservation de son identité locale.